Les iraniens se préparent au retour des sanctions américaines

06 août 2018 à 21h14

La Maison Blanche a confirmé, en fin d’après midi, la reprise des sanctions contre Téhéran

Pour tenter d’endiguer la crise que traverse l’Iran, le président de la république islamique d’Iran, Hassan Rohani, doit présenter ce soir son plan contre la chute de la monnaie et, plus généralement, l’impact de cette mesure.

La Rial ayant perdu près des deux tiers de sa valeur depuis le début de l’année, le gouvernement iranien a déjà annoncé hier l’assouplissement des mesures encadrant le taux de change.

Par ailleurs, l’autorité judiciaire, sommée par des responsables religieux à agir contre la corruption, a annoncé l’arrestation du vice-gouverneur Ahmad Aragchi, avec d’autres responsables et quatre cambistes accusés de spéculations.

Dans un contexte où le taux de chômage est élevé, la corruption omni présente, et l’inflation en nette augmentation, les Etats-Unis cherchent à exercer une « pression maximale » sur Téhéran.

Des manifestations ont lieu partout en Iran, pour dénoncer le gouvernement et sa politique étrangère agressive qui a ruiné le pays. L’appelant à se recentrer sur les besoins du peuple.

Manifestation auxquelles le gouvernement répond par la forte mobilisation des policiers anti-émeute, ainsi que de sévères restrictions à la presse.

Leur rendant impossible de se rendre sur les lieux de manifestations. L’accès des téléphones portables à internet a également été coupé dans la région de Karaj, par exemple.

 

Dans le même temps, la diplomatie iranienne tente de diminuer l’importance du coup qui lui est porté.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif a assuré que les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Israël, étaient « isolés » dans leur opposition à la république islamique. « Aujourd’hui, le monde entier a déclaré qu’il n’était plus en phase avec la politique américaine contre l’Iran », a-t-il souligné.

Il veut pour exemple l’Europe, qui a dit regretter le rétablissement des sanctions et qui a confirmé sa « détermination à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l’Iran ».

Une législation spécifique entrera en vigueur demain en ce sens.

Ce qui n’a pas empêché de grands groupes français, comme Total et Peugeot de quitter le territoire iranien.

Du coté des Etats-Unis, Donald Trump déclare :

« Au moment où nous maintenons notre pression économique maximum sur le régime iranien, je reste ouvert à un accord plus global qui concernerait l'ensemble de ses activités néfastes, y compris son programme balistique et son soutien au terrorisme".

Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain a affirmé que les Etats-Unis « feraient respecter les sanctions », dont la première vague est prévue demain matin.

Daniel Jacomella

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